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Compte pénibilité. Un système imparfait à la mise en œuvre lointaine
Les décrets sur le compte pénibilité ont été publiés ce matin au Journal Officiel. Si la FNATH partage l’ambition de la prise en compte de la pénibilité au travail et les grands principes de ce dispositif, elle considère inadmissible que le Gouvernement ait accepté de repousser l’entrée en vigueur pour 6 facteurs de pénibilité cédant aux sirènes du patronat, d’autant plus que les premiers effets ne se feront sentir que dans plusieurs années.
L’amour des entreprises rend le gouvernement visiblement aveugle sur la situation des personnes usées par leur travail.
Cédant aux critiques exagérées et inopportunes du Medef sur la mise en compte du compte pénibilité, le premier Ministre avait décidé unilatéralement de reporter l’entrée en vigueur du compte pénibilité pour 6 facteurs de pénibilité sur 10. Ainsi, ce compte pénibilité ne concernera au 1er janvier 2015 uniquement sur 4 des facteurs : le travail de nuit, répétitif, en horaires alternants et en milieu hyperbare.
La FNATH condamne cette décision qui reporte d’autant plus une réglementation qui ne produira d’effet que dans plusieurs années. En effet, la FNATH rappelle que les travailleurs actuellement exposées à des conditions de travail pénibles et ayant plus de 50 ans constituent les grands oubliés du système, qui ne leur permettra pas d’avoir suffisamment de points. C’est donc une sérieuse lacune pour les personnes en fin de carrière, alors que se multiplient les licenciements pour inaptitude médicales et que grimpe le chômage des seniors.
La création de ce compte répond juste à une question de justice sociale, devant concourir à corriger les inégalités de vie des travailleurs selon leurs catégories sociales. Le gouvernement semble donc nier l’importance de prendre des mesures urgentes pour corriger l’impact des conditions de travail sur l’espérance de vie.
Le gouvernement aime les entreprises. Mais visiblement cet amour le rend aveugle sur la situation des personnes usées par leur travail. La FNATH attend du gouvernement qu’il aime aussi les victimes du travail et les personnes usées par leur travaill !